24 milliards d’euros pour relancer le logement grâce à l’épargne des français

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Dans un contexte où la construction de logements connaît un net ralentissement, le gouvernement, par l’intermédiaire d’Action Logement et de la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts), lance un vaste plan de soutien. Objectif : construire 200 000 logements neufs et réhabiliter 200 000 logements existants d’ici 2027. Un investissement massif de 24 milliards d’euros est prévu pour répondre à la crise du logement tout en accélérant la transition énergétique.

Un financement issu de l’épargne populaire

Ce plan est rendu possible grâce à une ressource bien connue des Français : leur épargne placée sur les livrets réglementés, notamment le Livret A. Une partie des encours, traditionnellement utilisée pour financer le logement social, est mobilisée à travers des prêts bonifiés accordés par la Caisse des Dépôts. En d’autres termes, l’argent des épargnants contribue ici à financer un besoin essentiel : se loger dignement.

Logement social et logement intermédiaire en ligne de mire

Parmi les 24 milliards débloqués, 10 milliards seront spécifiquement dédiés au développement du logement intermédiaire. Ce type d’habitat vise les ménages trop aisés pour accéder au logement social, mais trop modestes pour se loger dans le parc privé à prix de marché. Une cible stratégique, notamment dans les zones tendues où la demande dépasse largement l’offre.

Action Logement, acteur historique du logement des salariés, sera au cœur du dispositif. Avec un parc de plus d’un million de logements, l’organisme prévoit non seulement de renforcer la construction neuve, mais aussi d’engager une vaste campagne de réhabilitation énergétique. Ce double objectif permettra de répondre aux besoins en logements tout en améliorant les performances environnementales du parc existant.

caisse des dépots et consignations
caisse des dépots et consignations

Des solutions innovantes pour une offre plus flexible

La Banque des Territoires soutiendra également des projets pilotes qui sortent des sentiers battus. Parmi eux : la transformation de bureaux vacants en logements, la dissociation entre le foncier et le bâti pour faciliter l’accession, ou encore la mise en place d’un prêt à impact environnemental. Ce dernier, testé dès 2025, permettra de conditionner certaines aides à la performance énergétique réelle des travaux engagés. Une première en France.

Une ambition nationale, un impact local

Pour les acteurs de terrain comme les agences immobilières, les bailleurs sociaux, les promoteurs ou les collectivités, ce plan représente une opportunité concrète d’agir. Il devrait notamment permettre de débloquer des opérations jusque-là suspendues faute de financements adaptés. Le redémarrage des chantiers et la relance de l’offre sont attendus dans de nombreuses villes, y compris en périphérie des métropoles, là où la demande reste forte mais l’offre limitée.

Et pour les acquéreurs ?

Du point de vue des ménages, ces nouvelles constructions viendront progressivement soulager les tensions sur le marché immobilier. Davantage de logements abordables, mieux isolés et bien situés pourraient ainsi voir le jour. Pour les futurs acheteurs comme pour les locataires, cela signifie un meilleur équilibre entre qualité, confort et prix. En particulier, le développement du logement intermédiaire pourrait répondre aux attentes d’une classe moyenne souvent oubliée des politiques publiques.

Ce plan de 24 milliards d’euros illustre une volonté claire : relancer la production de logements tout en répondant aux enjeux écologiques et sociaux. Il s’appuie sur une solidarité collective via l’épargne réglementée, et privilégie des solutions concrètes et innovantes pour faire face à la crise. Reste à voir si les délais annoncés seront tenus et si les chantiers suivront réellement. Mais une chose est sûre : le logement redevient une priorité politique  et économique.